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CGT Inergy (Groupe Plastic Omnium)CHSCT..13/05/2013..Bras de Fer...

Publié le par chsct cgt inergy

 

 

 

Bayonne

 

 Bras de fer à la Poste

 

 

Après

 

 

La tentative de suicide

 

Entre la direction et les employés de La Poste, le torchon brûle au tribunal

 

 

Les postiers étaient nombreux, hier, au tribunal de Bayonne. (Photo T. V.)

 

Début mars, le pire fut évité de justesse. Mais en tentant de se suicider sur son lieu de travail, cet employé de La Poste a causé une véritable onde de choc. Au centre de tri de Bayonne (1), où il s’est pendu, l’homme a pu survivre grâce à l’intervention d’un de ses collègues. Des collègues qui n’oublient rien et qui, depuis ce triste jour, affichent toujours plus de défiance vis-à-vis de la direction.

 

À tel point, d’ailleurs, que ce petit monde avait rendez-vous au tribunal de Bayonne, hier matin.

 

Selon les représentants des salariés, l’encadrement a commis un délit d’entrave au fonctionnement du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Dans le climat social actuel, l’accusation n’est pas anodine. Même si le reproche principal des plaignants peut sembler très mince, puisqu’il s’agit de pointer du doigt l’absence d’enregistrement lors des réunions du CHSCT. Selon eux, cela garantirait plus de démocratie au sein de l’entreprise, évitant au passage la présence d’un cadre pour consigner par écrit le déroulement des réunions.

 

Le bâtonnier Anne-Marie Mendiboure, qui plaidait aux côtés des postiers, a ainsi demandé le prompt renfort d’un magnétophone, estimant que l’employeur avait « décidé de bloquer le fonctionnement du CHSCT en refusant cet enregistrement, qui reste le moyen le plus fiable de retranscrire la vérité ».

 

Des extraits de la lettre

 

En d’autres termes, la confiance ne règne plus. « Les missions du CHSCT, qui visent à assurer la sécurité physique et mentale des employés, doivent pouvoir être assurées dans de bonnes conditions, plaide Me Mendiboure. Auparavant, le modèle du CHSCT était celui de la fonction publique, avec un président qui gardait la maîtrise de l’ordre du jour. Désormais, il s’agit d’un CHSCT de droit commun. » Sous-entendu : moins favorable à la direction.

 

Reste à savoir si le fonctionnement actuel de ce comité d’hygiène, prétendument affaibli par La Poste, est la cause directe des maux actuels. À ce sujet, Me Mendiboure ne se prononce pas. Mais constate les dégâts, en lisant une partie de la lettre rédigée par le quadragénaire qui voulait mourir.

 

Son titre, « La Poste m’a tué », frappe d’emblée les esprits… De même que certains extraits : « La Poste est plus soucieuse de son image que de la décence » ; « J’étais placardisé, ignoré et déprécié depuis des années » ; « Une entreprise autrefois formidable et aujourd’hui déshumanisée ». Des mots marquants, qui ont néanmoins prêté le flanc aux critiques de la partie adverse.

 

L’avocat de la direction, Me Meiers, considère en effet qu’il s’agit, pour les représentants syndiqués du personnel de « rechercher une tribune ». « On essaie de faire croire que La Poste refuse d’acheter un magnétophone, poursuit-il. Mais il est bien précisé que cet octroi peut être discuté. »

 

Au passage, Me Meiers rappelle que l’on ne trouve nulle mention des enregistrements dans le Code du travail. Et que les cas de jurisprudence pointés par sa consœur restent « anecdotiques ». Il énonce aussi les règles élémentaires à respecter pour envisager pareille mesure : « L’employeur doit avoir également la possibilité d’enregistrer, les bandes sont réservées aux représentants du personnel et aux employeurs, les données fournies sous le sceau de la confidentialité ne peuvent pas être enregistrées et les enregistrements doivent être détruits après adoption du procès-verbal. »

 

«Systématiquement, il y a eu une recherche de dialogue par la direction », conclut-il. Les salariés ont-ils «l’esprit de chicane», comme le prétend Me Meiers ? Réponse le 13 mai, au tribunal.

 

(1) Il concerne les communes de Bayonne, Anglet, Boucau et Mouguerre.

 

 

 

 

 

 

 

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